Extraits du 6ème édition, de Samuel Hahnemann

  1. La plus haute et même l’unique vocation du médecin est de rétablir la santé des personnes malades, c’est ce qu’on appelle guérir.
  • Sa vocation n’est pas de forger de prétendus systèmes, en combinant des idées creuses et des hypothèses sur l’essence intime du processus de la vie et de l’origine des maladies dans l’intérieur invisible de l’organisme (ambition qui fait gaspiller à tant de médecins leurs forces et leur temps).
    Sa vocation ne consiste pas non plus à chercher par d’innombrables tentatives d’expliquer les phénomènes morbides et la cause prochaine des maladies, etc., qui leur est toujours restée cachée.
    Son but ne vise pas davantage à se prodiguer en paroles inintelligibles et en un fatras d’expressions vagues et pompeuses, qui veulent paraître savantes afin d’étonner l’ignorant, tandis que les malades réclament enfin des secours !
    Nous en avons assez de ces savantes rêveries que l’on appelle médecine théorique et pour lesquelles on a même institué des chaires spéciales et il est grand temps que ceux qui se disent médecins cessent de tromper les pauvres humains par leur galimatias et commencent enfin à agir, c’est-à-dire à secourir et guérir réellement.

2. L’idéal thérapeutique consiste à rétablir la santé d’une manière douce, rapide et permanente, à enlever et à détruire la maladie dans son intégralité, par la voie la plus courte, la plus sûre et la moins nuisible, cela d’après des principes clairs et intelligibles.

3. Si le médecin perçoit clairement ce qu’il faut guérir dans les maladies, c’est-à-dire dans chaque cas morbide individuel, lorsqu’il connaît de manière évidente les propriétés curatives des médicaments, ce que chaque médicament est capable de guérir, si d’après des principes clairement définis il sait appliquer ce qu’il y a de curatif dans les médicaments à ce qu’il a reconnu d’indubitablement morbide chez le malade de telle façon que la guérison doive s’ensuivre, c’est-à-dire : s’il sait appliquer convenablement à chaque cas particulier le remède le plus approprié selon son mode d’action (sélection du remède), préparer celui-ci exactement de la façon requise, estimer la quantité (dose correcte) et sa qualité (dynamisation) juger du moment opportun où cette dose demande à être répétée, et, enfin, si dans chaque cas il connaît les obstacles à la guérison et comment les supprimer, de sorte que le rétablissement soit permanent, alors il sait comment traiter minutieusement et efficacement, et il est un vrai médecin.

4. Le médecin est comme un préservateur de la santé s’il connaît les choses qui la troublent, qui causent et maintiennent la maladie, et s’il sait comment les éliminer de l’homme en santé.

5. De plus, il sera utile au médecin pour parvenir à la guérison de pouvoir déterminer la cause influente la plus probable dans un cas aigu et les phases significatives dans l’évolution d’une maladie chronique de longue durée, lui permettant de découvrir la cause sous-jacente, en général un miasme chronique (ndlt, l’expression d’une ancienne infection).
En cela, il devrait considérer : la constitution physique évidente du patient (surtout dans les affections chroniques), son caractère affectif et intellectuel, ses activités, sa manière de vivre, ses habitudes, sa position sociale, ses liens familiaux, son âge, sa vie sexuelle, etc.

6. L’observateur sans préjugé réalise la futilité de spéculations métaphysiques qui ne peuvent pas être vérifiées par l’expérience, et quel que soit son degré d’intelligence, il ne voit dans chaque cas qui se présente les troubles du corps et de l’âme qui sont perceptibles aux sens :

  • Les symptômes subjectifs
  • Les symptômes accessoires
  • Les symptômes objectifs,

c’est-à-dire les écarts par rapport à la condition de santé précédente d’un individu maintenant malade, tels que le patient pense qu’ils sont perçus par son entourage, que le médecin perçoit en lui.
La totalité de ces signes perceptibles représente l’étendue complète de la maladie ; ensemble, ils constituent sa seule et véritable forme.

a) C’est pourquoi je ne sais pas comment, au chevet du malade, quelqu’un peut imaginer devoir rechercher et trouver ce qui doit être guéri dans la maladie uniquement par l’intérieur de l’organisme humain, caché et impénétrable ; comment quelqu’un peut-il ne pas prêter la plus grande attention aux symptômes et n’être pas scrupuleusement guidé par eux afin d’apporter la guérison. Je ne sais pas comment quelqu’un peut être aussi ridicule et présomptueux pour essayer de reconnaître ce qui a pu changer dans les profondeurs du corps sans prêter une attention particulière aux symptômes ou comment quelqu’un peut essayer de rétablir sa bonne marche avec des médicaments à propos desquels on ne sait rien, appelant cette méthode l’unique thérapie radicale et rationnelle.
En ce qui concerne le médecin, n’est-ce pas ce qui se révèle à ses sens sous la forme de symptômes la maladie en tant que tel ? Il ne peut jamais voir l’élément immatériel, la force vitale causant la maladie. Il n’a aucun besoin de la voir ; pour guérir, il doit juste voir et comprendre ses effets morbides.
Quel type de cause fondamentale cherche l’ancienne école dans les profondeurs cachées du corps s’il rejette et méprise avec arrogance l’intelligible et les manifestations clairement perceptibles de la maladie, c’est-à-dire les symptômes énoncés dans un langage compréhensible ? Que veulent-ils soigner d’autre dans la maladie que ces symptômes ?


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