Ce site est né de mon observation personnelle des merveilleuses capacités de la nature à nous fournir de quoi nous soigner. Je ne fais pas ce choix par caprice ou par crédulité, dont sont accusés aussitôt les défenseurs de la médecine classique qui seule a droit de cité, mais parce que par curiosité et par nécessité, j’en suis venu à découvrir la relative autonomie en matière de santé, que confère même la plus élémentaire des connaissances en thérapies naturelles.
Contrairement à ce que prétendent les pourfendeurs hébétés des thérapies naturelles, dont ils ne connaissent rien la plupart du temps (pourquoi ils s’informeraient, pourquoi ils apprendraient quelque chose qui est rejeté en bloc par principe ?), la nature nous pourvoit bien en une grande variété de méthodes et d’ingrédients afin de nous maintenir en santé. Ce maintien et cette remise en santé ne sont en rien une prérogative de la médecine classique qui s’est imposée au fil des siècles, autant par sa capacité d’innovation, ses découvertes scientifiques, que par son entêtement à persécuter les défenseurs de la naturopathie et de manière plus générale tous ceux qui ne partageaient pas le point de vue dominant … j’entends par naturopathie non une médecine alternative spécifique mais une « voie naturelle du maintien et de la remise en santé ».
D’après les rationalistes qui se font la voix unique de la science et les conservateurs de la médecine, la seule médecine, moderne, expérimentale est celle qui s’est imposée progressivement à partir du 17ème et 18ème siècle en Europe, puis s’est diffusée à travers le monde. A les entendre, il n’aurait jamais été possible à l’homme de prendre soin de sa santé auparavant. C’est donc une rupture brutale, entre la période obscure durant laquelle l’homme tombait malade et mourait sans jamais pouvoir agir sur ses maux et l’influence de son environnement hostile, et les premiers médecins issus de la science naissante, dans une sorte d’année zéro. Ils concèdent volontiers un état embryonnaire qui durera plusieurs siècles en Europe, depuis Hippocrate jusqu’aux premiers scientifiques, avec quelques personnalités de renom, certaines fantasques (Paracelse), mais ils lui confèrent la même condescendance qu’aux arts primitifs après l’invention de la photographie.
Bien-sûr, nous avons tous entendu parler des médecines traditionnelles ou ethniques utilisées pendant des millénaires par des spécialistes observateurs de la nature, empiriques, créant des systèmes complets comme l’énergétique traditionnelle chinoise ou s’en tenant à des catalogues de produits végétaux, animaux ou minéraux auxquels ils accordaient avec beaucoup d’outrecuidance des vertus thérapeutiques par la simple expérience de l’essai et de l’échec. Mais aujourd’hui, le développement de la chimiothérapie tant désirée par l’extravagant Paracelse, la recherche poussée de nouvelles molécules, a conduit tout naturellement la médecine scientifique à marginaliser toute thérapeutique qui pouvait lui faire de l’ombre de près ou de loin, et qui n’aurait pas été testée scientifiquement ni autorisée par les autorités de santé.
Des questions importantes me taraudent : qui a conféré à une catégorie de la population la seule compétence pour « rétablir la santé » (on ne peut pas dire « guérir » c’est un des nombreux termes que se réservent les médecins pour pouvoir pourchasser les croyances primitives) ? Qui a donné à une « autorité » sanitaire le pouvoir de décréter comment les gens devaient se soigner ? Il semble que le 21ème siècle, soit le siècle de la pensée unique et de l’abandon durable par les malades eux-mêmes, ces pauvres naïfs qui ne peuvent savoir ce qui leur procure du bien-être ou ce qui rétablit leur santé, à l’Etat et à la caste des médecins, l’autorité de décider pour eux-mêmes.
Or, ce site n’est pas celui d’un énième hurluberlu promettant de guérir tous les maux par des méthodes naturelles (cela je ne le concéderai à personne, pas même à la caste des médecins), mais d’un citoyen informé se refusant de se faire dicter par la loi comment il doit se soigner et in fine quand et comment il doit mourir. Quelqu’un qui refuse la pensée unique bien-sûr, mais surtout quelqu’un qui refuse d’abandonner les méthodes naturelles qui existent depuis fort longtemps, quelle que soit la portée thérapeutique qu’on accepte de leur conférer, au bénéfice des laboratoires pharmaceutiques et de leurs revenus colossaux, de leur influence néfaste dans la recherche scientifique, et pour finir pour l’usage intensif (sinon abusif) des nouvelles molécules dont on mesure encore peu les effets sur notre santé, celle individuelle dont je veux disposer librement, et pas seulement celle collective pour laquelle, dans certains cas, je dois faire des concessions pour le bien commun.
Vous le lirez à travers mes articles, je ne suis pas un défenseur acharné de toutes les idées farfelues dès lors qu’elles peuvent être qualifiées de naturelles, ni je ne suis un fanatique anti-scientifique nostalgique des épidémies du Moyen-Âge. Initialement, je croyais assez peu à certaines des thérapies naturelles dont je traite sur ce site. Mais comme j’ai refusé d’avoir un avis non informé et non expérimenté sur celles-ci, j’ai voulu d’abord les tester, puis, à mesure de la plausibilité de leurs effets, de les apprendre pour garder toujours une forme d’autonomie.
La position moderne que je veux incarner est celle d’un juste milieu, loin des fanatismes de tout bord. J’essaye de garder une forme de liberté à laquelle je tiens par dessus tout, celle de m’informer et de décider pour moi-même ce qui est bon pour moi. De même que je ne laisserai jamais à aucune industrie agro-alimentaire le soin de me nourrir, je ne concéderai pas aux laboratoires pharmaceutiques la seule compétence de me guérir. Je suis d’ailleurs convaincu que le débat sur les thérapies naturelles ne doit pas se refermer à chaque fois qu’un pseudo-scientifique aboie les mots magiques de « science » et de « effet placebo ». Au contraire, c’est là qu’il commence !
Il est essentiel, si la médecine classique devait devenir la seule autorité en matière de santé, que la société lui impose la direction souhaitée par l’usage raisonnable des molécules chimiques qui ont un effet délétère sur notre santé, par seulement par leurs effets iatrogènes immédiats, mais par la surcharge chronique qu’elles imposent à nos organes de détoxification comme le foie et les reins (il suffit de lire les notices de tous les médicaments autorisés et vendus en pharmacie).
Comme je décide pour moi-même des soins qu’on me prodigue ou à fortiori que je me prodigue seul, je décide que toute thérapie naturelle devrait être utilisée en première intention, dans des conditions raisonnables. Je précise que seuls les fous, il y en a dans tous les corps de métier et dans toutes les couches de la population, peuvent prétendre pouvoir tout soigner et les thérapies naturelles ne peuvent se substituer en tout temps à la médecine classique et guérir un cancer avancé ou une épidémie. C’est une évidence qu’il me faut écrire noir sur blanc pour éviter qu’un fanatique me fasse dire ce que je n’ai pas dit. Mais de là à avancer que seule la médecine classique peut soigner et guérir un malade, c’est une vaste fumisterie qui passe sous silence, comme je l’ai dit précédemment, des siècles de relative autonomie en matière de santé, une histoire extrêmement riche.
Il y a une vérité qu’il faut intégrer : mis à part la phytothérapie occidentale, l’art des simples qui nous est venue des moines et des nonnes du Moyen-Âge, qui peut être évaluée en utilisant les procédures scientifiques en vigueur, bon nombre de thérapies naturelles sont difficiles à étudier. La phytothérapie, incluant l’aromathérapie si à la mode, est déjà étudiée de manière scientifique depuis quelques décennies avec des succès variés. Même si les spécialistes s’accordent pour dire que les effets curatifs d’une plante ne peuvent se résumer seulement à la somme des molécules chimiques (dont aromatiques) qui la composent, la manière de les prescrire est allopathique c’est à dire qu’on soigne des symptômes par des remèdes qui possèdent l’effet opposé (-allo).
Or, pour l’homéopathie, c’est une toute autre histoire. Non seulement, les homéopathes classiques ne considèrent pas les maladies de la même manière car ils s’intéressent à l’ensemble des symptômes présentés sans qu’ils soient mis dans un tableau clinique particulier, mais ils prescrivent (ou conseillent) des remèdes hautement individualisés. Les homéopathes disent qu’ils soignent l’individu et non les maladies. Quelle que soit la qualité conférée au modèle sous-jacent de cette médecine, l’idée d’un traitement finement individualisé est de toute façon intéressante, au point que même la médecine classique a le bon sens de s’y essayer, sans y arriver au quotidien. Elle l’intègre progressivement selon ses propres modalités, dans des soins lourds comme contre cancer. Cette évolution est passionnante. C’est une avancée majeure pour une médecine relativement jeune.
En revanche, les médecines naturelles ont toujours peu ou prou défini l’usage des remèdes en fonction des caractéristiques individuelles (diathèse, constitutions, tempéraments). Comme il n’est pas question de tordre les protocoles d’évaluation médicales en choisissant des cohortes selon une même constitution ou diathèse, compatible avec l’exercice des médecines individualisées, toute tentative de valider les effets curatifs d’une médecine naturelle ou traditionnelle se heurte à des difficultés protocolaires. Pour donner un exemple, on ne peut pas évaluer systématiquement l’efficacité des points d’acupuncture avec le protocole actuel, car on ne sélectionne pas des points comme des molécules chimiques. Certains points sont suffisamment généralisables, mais soigner un malade par la médecine traditionnelle chinoise requiert de diagnostiquer précisément l’état dans lequel se trouve le malade, en dehors des seuls symptômes qui ont conduit le malade à consulter, en palpant le pouls radial et en observant entre autres choses la langue.
Notre médecine moderne a évolué différemment. Le chemin qu’elle a pris, basée sur la chimie moléculaire (l’étude des molécules élémentaires biologiques, organiques, ou inorganiques), nécessite l’évaluation souvent individuelle de molécules uniques. Ces molécules qui ne sont pas toujours créées de zéro, mais souvent extraites d’une plante avant d’en faire la synthèse. L’étude de ces molécules requièrent une évaluation scrupuleuse puis une autorisation de mise sur le marché, une fois que les effets sont connus et que le bénéfice dépasse le risque (en tout cas théoriquement). Par exemple des substances efficaces pour lutter contre le cancer sont utilisées quotidiennement, et des nouvelles molécules sont à l’étude en s’inspirant de phytothérapies traditionnelles (les flavaglines, l’EBC-46).
La médecine moderne moléculaire s’est inspirée et s’inspire toujours de ce que procure la nature, isole les molécules qui semblent les plus efficaces, les potentialise, pour en faire des médicaments. D’où leur vient cette inspiration ? Très souvent des médecines traditionnelles du bush australien, de Chine ou d’ailleurs. Car les populations locales n’ont pas attendu le siècle des Lumières et la naissance de Descartes pour prélever, tester et observer l’impact de leur flore sur leur santé ! La science médicale moderne a donc le bon sens et l’ouverture d’esprit indispensable à l’innovation pour trouver des solutions aux maux de l’humanité, exploitables par des laboratoires pharmaceutiques qui feront des profits.
Mais qu’en est-il des médecins eux-mêmes ? Comme dans toute population : il existe les médecins enthousiastes et ouverts qui font leur une médecine traditionnelle, naturelle ou alternative (à qui on réserve souvent le droit de la pratiquer); les curieux qui s’intéressent à ces modèles exotiques; les neutres qui n’empêcheront pas leur patientèle d’essayer ce qui leur semble profitable sans y croire eux-mêmes; ceux qui doutent car c’est la clé de voûte de toute démarche scientifique, au point de décourager leur patientèle de courir des risques inconsidérés en l’absence d’une évaluation dans les règles de l’art; puis il y a les corporatistes et les fanatiques qui sortent rapidement de leurs gonds et sont toujours prompts à pourchasser les farfelus et les superstitieux. Dans cette hiérarchie, nous pouvons distinguer le large spectre des réactions humaines à toute chose qui leur paraît étrangère. On y reconnaît également la trame invisible de l’ignorance qui tente de soumettre les autres : tout diplômés que ces fanatiques sont, ils n’ont pas la moindre connaissance ni expérience de ce qu’ils condamnent si vertement. Ils ne s’intéressent à rien qui soit en dehors de la voie officielle, et montrent donc, à l’inverse même de la démarche scientifique, non plus une ouverture teintée d’un doute raisonnable, mais une obstination tenace, presque maladive, qui les poussent à organiser une chasse aux sorcières.
Ces corporatistes et ces fanatiques pensent-ils vraiment dans l’intérêt collectif et le bien commun ? Non bien-sûr.
En tant qu’utilisateur des thérapies naturelles, si leur évaluation scientifique m’intéresse, je ne laisserai aucune autorité m’imposer comment je dois manger ou me soigner. Je suis le plus à même à déterminer ce qui participe à mon bien-être et comment je devrais être soigné. Je suis assez raisonnable pour ne pas risquer bêtement ma vie si elle était en danger, et j’ose penser que c’est le cas pour la grande majorité des gens, mais avant d’en arriver à cette extrémité, force est de constater qu’il existe un large éventail des possibles. A moi de les découvrir.