Essai clinique d’un complexe homéopathique en cas de reconstruction d’un ligament du genou

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18251757

Essai clinique d’un complexe homéopathique pour la réduction de prise de morphine après reconstruction d’un ligament du genou

Voilà un exemple d’essai qu’on aimerait voir le moins souvent possible, celui d’un complexe homéopathique composé de plusieurs remèdes censés être complémentaires qui, même en dehors d’un essai clinique formel, échoue généralement à montrer des résultats significatifs.

Première critique : le choix des remèdes homéopathiques

Ils ont été sélectionnés sur la base d’une affection et non sur la base d’un similimum (le remède qui possède exactement l’ensemble des symptômes que présente un malade). Les remèdes sélectionnés sont : Arnica montana 5 CH, Bryonia alba 5 CH, Hypericum perforatum 5 CH and Ruta graveolens 3 DH.

Arnica montana est fréquemment prescrit lorsqu’il y a eu un choc avec un hématome et une rétention de sang d’une manière ou d’une autre. Il peut être utile dans d’autres pathologies, infectieuses par exemple, pour peu que la similarité des symptômes est trouvée : une sensation de froid, des douleurs ascendantes de type contusion. Ici on a supposé que parce qu’il y a eu chirurgie, Arnica est justiciable. Mais seule la prise en compte des symptômes, qui peuvent être très différents entre les malades de la cohorte, peut confirmer cela.

Bryonia alba est retrouvé souvent dans les problèmes articulaires, notamment les rhumatismes des genoux, plus généralement pour des états inflammatoires ou fébriles, mais uniquement si les malades présentent une similarité générale des symptômes : sécheresse des tissus, irritabilité, etc.

Hypericum perforatum est généralement donné pour des douleurs lancinantes ou brûlantes, par pincement nerveux, sensations de picotements, douleurs comme une contusion dans les articulations, plus globalement pour des névrites ou des névralgies. Rien n’est dit évidemment sur les cas inclus dans la cohorte. Hypericum est complémentaire à Arnica et à Ruta, sans pour autant justifier de leur utilisation simultanée.

Ruta graveloens est un des rares remèdes à avoir un tropisme particulier pour les tissus tendineux, le périoste et le cartilage. Généralement utilisé pour des sciatiques avec douleurs descendant vers la hanche et la cuisse. Raideurs articulaires, sensation de contusion, les douleurs sont aggravées par temps froid et humide et par la position couchée.

Pour peu que l’ensemble des symptômes présentés par le malade correspondaient à Ruta, il aurait été suffisant à diminuer la douleur post-opératoire.

Deuxième critique : les dynamisations

Les remèdes ont été prescrits en basse dilution en se basant sur la théorie selon laquelle les basses dilutions conviennent davantage aux affections aiguës et à des symptômes qui ne représentent pas la totalité des symptômes (physiques et psychiques) du malade (similarité minimale). Mais il n’en est rien. Certains remèdes sont efficaces en basse dilution comme en haute, mais dans tous les cas, l’efficacité clinique de l’homéopathie peut se vérifier que si l’approche classique est respectée : un seul remède est prescrit à la fois (certaines fois, on peut ne prescrire deux pris en alternance mais jamais en même temps), la recherche du similimum (similarité des symptômes attribués au remède et ceux présentés par le malade), la dilution optimale pour le malade et non pour une pathologie particulière.

A chaque fois que des essais ne prendront pas en compte entièrement le modèle fourni par l’homéopathie (classique évidemment), on ne parviendra pas à démontrer quoi que ce soit.

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