Expériences avec Lycopodium

Lycopodum apparaît comme le remède correspondant à un profil Nux Vomica quand il était jeune, actif, sanguin qui s’est empâté en vieillissant par la sédentarité et des signes évidents de vieillissement précoce.
Lycopodium réunit à lui seul d’importants symptômes correspondant à une paresse glandulaire, notamment de la thyroïde (même si d’autres remèdes peuvent paraître plus intéressants dans certains cas, comme Graphites pour des symptômes de sécheresse et de ralentissement importants). Les valeurs de TSH et de T4 se situeront souvent dans la fourchette basse, mais dans la norme française et encore plus dans la norme canadienne (pas adaptées à la réalité d’ailleurs). Dans cette fourchette de valeurs, les douleurs musculo-tendineuses et l’humeur maussade semblent être prépondérantes, et donc insuffisantes pour qu’un médecin classique décide d’intervenir en prescrivant des hormones. Pour ma part, j’ai dû insister sur tester les hormones à faible dosage pour confirmer ou non le diagnostic, et pendant des mois je n’ai pas pu vivre sans. La curiosité qui n’a nullement intéressé l’endocrinologue, c’est que les douleurs étaient ravivées si j’augmentais la dose de T4 de synthèse. Il m’a fallu chercher longtemps dans les recherches actuelles et les courants médicaux alternatifs pour comprendre ce qui n’allait pas et remonter le problème directement à ma stéatose hépatique, source de bien des maux.

En résumé, la T4 produite par la thyroïde doit être assimilée par les cellules du corps, principalement au niveau des muscles et du foie. Il arrive que cette assimilation ne puisse se faire, il se créé comme une résistance cellulaire qui n’est pas détectée par le dosage des T4 circulantes qui sera la plupart du temps dans les normes.
Un foie en stéatose ne pourra pas transformer les T4 en T3 utiles à la cellule, qui les assimilera sous la forme de T2 puis de T1 (le chiffre correspond au nombre de molécules d’iode). La thyroïde pourra donc produire encore de la T4, ou bien fournir en plus de la T4 de synthèse, le problème ne sera pas résolu. Cela explique la faiblesse musculaire par défaut d’hormones au niveau de la cellule, et sans doute (hypothèse qui semble être extravagante pour la plupart des spécialistes qui méconnaissent la thyroïde au profit du diabète) les douleurs comme résultat.

Lycopodium pendant quelques semaines m’a permis de supprimer l’apport de T4 de synthèse et de contrôler les rhumatismes tendino-musculaires. Cela fait des mois que je ne prends plus de thyroxine sans effet néfaste. Je prends néanmoins toujours des compléments alimentaires avec des vitamines et minéraux qui favorisent la transformation des T4 en T3.
Attention, comme pour les cas de diabète où le pancréas ne produit plus du tout d’insuline, si votre thyroïde ne produit plus du tout de thyroxine, vous ne pourrez pas vous en passer. Après un certain point, il n’y a rien qui ne puisse relancer sa production, surtout si les tissus sont détériorés (cas de la thyroïdite d’Hashimoto). Mais Lycopodium pourrait, s’il correspondait à votre profil, assurer leur assimilation optimale au niveau du foie et des muscles, au même titre que les compléments alimentaires.
Comme je le répéterai souvent, s’il faut considérer les médecines naturelles en première intention dans une majorité de cas, la médecine orthodoxe a des qualités qu’il faut reconnaître et utiliser pour sa propre santé. Le fanatisme d’un sens comme dans l’autre peut nuire gravement à a santé ! 🙂

Expériences personnelles

Douleur lombaire continue depuis des semaines, sans se souvenir du mouvement qui ait pu la causer, avec douleur inguinale sourde à gauche. Un historique de 2 ou 3 épisodes annuels de lumbago qui traîne plusieurs jours malgré les séances d’ostéopathie.
Paresseusement, et abusivement, j’ai conseillé de prendre Rhus Toxicodendron en 15 CH qui n’a eu aucun effet.
Le nombre de remèdes homéopathiques qui peut répondre à ces symptômes est gigantesque. Mais du point de vue du diagnostic énergétique, sans même prendre le pouls, cela orientait vers un vide du Qi du Foie. J’ai donc conseillé Nux Vomica en 12 CH qui n’a pas de spécificité lombaire mais le dos en général, qui n’a eu aucun effet.
Dans ce cas, le diagnostic homéopathique impose de considérer des symptômes qui paraissent accessoires mais néanmoins marqués : le profil psychologique collait avec un manque d’assurance, une lenteur intellectuelle, mais le symptôme le plus marqué était beaucoup de flatulences intestinales, surtout le soir. C’est une caractéristique importante de Lycopodium. Je l’ai donc conseillé en 15 CH et la douleur lombaire est partie en moins de 24h, un jour de plus pour que la douleur de l’aine disparaisse à son tour. Trois semaines plus tard rien de particulier n’était à signaler.

Nouvel épisode de lumbago, en se baissant et en s’étirant un peu après avoir senti quelques jours plus tôt une sensation de froid aux lombes qui a persisté jusqu’à la crise. La douleur ressentie était foudroyante, comme un éclair. Elle était améliorée par la chaleur et en calant le dos.
J’ai conseillé Colocynthis qui n’a pas eu d’effet, puis je me suis rabattu sur Nux Vomica et Rhus Tox qui n’ont pas eu l’effet escompté.
Après une prise de Lycopopdium 15 CH, la douleur a disparu en mouvement libérant la marche, seule une sensibilité très localisée comme un nerf pincé, mais une douleur mobile, subsistait. Je lui ai conseillé de reprendre cette fois Rhus Tox pour accompagner, puis Hypericum Perforatum pour supprimer cette douleur nerveuse résiduelle.
Il semble qu’il faille continuer mais espacer les prises de Lycopodium pour supprimer cette faiblesse constitutive et ainsi éviter que les lumbagos se reproduisent. C’est d’ailleurs une excellente manière de vérifier les effets de l’homéopathie au-delà de l’hypothèse du placebo. Un placebo n’aura pas d’effet sur la durée.

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